lundi 20 octobre 2014

Demandeurs d'asile : 83% de rejets et des actes désespérés comme l'immolation par le feu d'un réfugié Tchadien

Le 3 octobre 2014, un demandeur d'asile de nationalité tchadienne s'est immolé par le feu dans les locaux de la Cour Nationale du Droit d'asile à Montreuil (93). Sa demande avait étéé rejetée par l'OFPRA, et la CNDA est le dernier recours des réfugiés dont la demande est refusée. 
Adam est en vie, mais toujours hospitalisé.
Comme 83% des demandeurs d'asile, il n'a pas obtenu la carte de réfugié. 

Suite à cet incident, une organisation tchadienne en France a organisé une manifestation le 18 octobre, entre les locaux de la CNDA et ceux de l'OFPRA. Elle en a profité pour rappeler que sur 108 demandes émanant de réfugiés en 2013, 17 seulement ont été acceptées...


Hasard du calendrier, cet incident est survenu au moment où les reconduites à la frontière de ressortissants tchadiens deviennent plus fréquentes. Rappelons que le Tchad est loin d'être une démocratie modèle : l'ancien président Hissène Habrè est accusé de crimes contre l'humanité et a été arrêté en 2013 à Dakar, tandis que le président actuel, Idriss Déby, réprime les opposants (Les homicides, disparitions forcées, placements en détention illégale et arrestations arbitraires de détracteurs du gouvernement sont beaucoup trop fréquents au Tchad et doivent cesser, écrit Amnesty International dans un rapport rendu public jeudi 24 octobre 2013) et prépare un projet de loi homophobe prévoyant jusqu'à 20 ans de prison pour relations homosexuelles. 

Qu'ils demandent l'asile ou un autre type de titre de séjour, les étrangers sont confrontés à la dureté des réglementations, à la complexité des démarches administratives, au risque de reconduite à la frontière.
Mais sans doute également à une solidarité moindre de la population, qui il y a 20 ans manifestait en nombre aux côtés des sans papiers pour la régularisation.

Les gestes de désespoir ne sont donc pas isolés : le octobre à Rennes, un étranger venu renouveler son titre de séjour, mais dont le dossier s'avère incomplet, menace de s'immoler par le feu. Blessé à la jambe par un tir de la police, il est emmené à l'hôpital et a obtenu un récépissé en attendant l'examen de sa demande... et sa comparution le 24 octobre au tribunal.

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