mercredi 21 janvier 2015

Poursuites contre Dieudonné : l'importance du chef d'inculpation

Depuis l'inculpation du néo-nazi pour apologie du terrorisme, il y a de quoi dénoncer la scandaleuse différence de traitement entre lui et des dizaines de condamnés en comparutions immédiates, sans tenir compte ni de leur personnalité, ni de leur santé mentale, et sans respecter leurs droits à la défense. 
On peut également s'inquiéter du caractère juridiquement peu tenable et politiquement scandaleux du choix de l'infraction, alors que la phrase "Je suis Charlie Coulibaly", dans la bouche de Dieudonné, et au vu de ses défenses passées de tueurs antisémites, pouvait être attaquée bien plus justement et efficacement avec les infractions ayant trait à l'incitation à la haine raciale. 

Deux jurisprudences, concernant des
individus ayant dit ou écrit cette seule phrase, viennent confirmer cette analyse, l'un prononçant la relaxe en matière d'apologie du terrorisme, l'autre devenant un outrage à agents (la phrase ayant été prononcée en direction de policiers). 

Encore plus marquant, à Montpellier , le défendeur a argué qu'il avait mis cette phrase parce qu'il était "fan de Dieudonné" et non pas apologue du terrorisme. "Seulement antisémite", pourrait-on résumer...

Dieudonné utilisera évidemment ces jurisprudences, et autres arguments politiques et juridiques contre une inculpation bancale. 
Encore une fois, la lutte contre l'antisémitisme ne passe pas par les gesticulades médiatiques, mais par un travail juridique sérieux, tout à fait possible dans le cas Dieudonné, où les bases solides ne manquent pas

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