samedi 8 août 2015

Mosquée de Mérignac incendiée: un départ de feu parmi d'autres

Jeudi dernier 6 aout, vers 23H, alors que de nombreuses personnes sont à l'intérieur de la mosquée de Mérignac, un engin incendiaire est lancé. Il endommage la porte, mais heureusement  les présents gardent leur calme et maitrisent l'incendie qui aurait pu, sans cela, s'étendre très vite et faire des victimes.

Pour le moment les auteurs ne sont pas connus.

Mais à Mérignac, comme ailleurs en France, cet incendie volontaire ravive forcément les braises de la peur et de la tension. Car il ne s'agit pas d'un évènement isolé. 

En janvier 2015, lors de la vague d'attaques racistes post-attentats, devant la même mosquée, les musulmans présents sont victimes d'insultes et de menace de la part d'individus motorisés. Une forme de harcèlement facile et lâche qui incite les responsables de la mosquée à demander aux gens de ne pas tarder dehors après la sortie de la prière. A Mérignac et dans les environs , la présence de groupes racistes est attestée depuis longtemps: en mai 2014, une vague d'inscriptions racistes frappe à la fois des logements sociaux de la résidence Salengro et les murs de la commune voisine d'Eysines. Parmi les inscriptions, celle-ci " "Fuck ces arabes JNR FN bougnouls retour au bled". En 2012, c'était au Barpt, à une trentaine de kilomètres de là qu'une salle de prière était par trois fois dégradée à coups de croix gammées et de slogans xénophobes

Dans le département de la Gironde, les néo-nazis vont parfois beaucoup plus loin: en août 2013, la salle de prières de Lesparre Medoc, à soixante kilomètres de Mérignac fait l'objet d'une tentative d'incendie et une croix gammée apposée sur l'édifice. Là aussi, des personnes étaient à l'intérieur du bâtiment.  Les fascistes auteurs des faits sont arrêtés quelques jours plus tard après avoir également recouvert de croix gammées les voitures de responsables de la mosquée. A la barre, où ils seront condamnés à 6 mois de prison ferme, les deux néo-nazis assument leur discours raciste. L'un d'eux résume : " "J'aurais pu écrire +mort aux arabes+ mais c'était trop long et j'ai préféré dessiner une croix gammée".

Il n'y a donc pas une année en Gironde où au moins une mosquée ne fait pas l'objet d'une attaque néo-nazie, et comme ailleurs, croix gammées et inscriptions racistes ciblant directement une partie des habitants sont devenues plutôt banales.

Dans ces conditions, si d'aucuns, non concernés appellent souvent à la "prudence" avant de qualifier un acte d'islamophobe ou de raciste, en réalité, la prudence consisterait surtout à agir beaucoup plus vite et beaucoup plus fort contre des groupes d'extrême-droite dont on sait de toute façon qu'ils passent régulièrement à l'action.

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